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Mon enfant est tombé et s’est cassé une dent : que faire ?

Une chute dans la cour de récréation, un coup de coude lors d’un match de foot, un déséquilibre à vélo ou un saut un peu trop audacieux à l’accrobranche… Il suffit parfois d’un instant pour qu’un sourire soit mis à l’épreuve et qu’une dent se casse ou tombe.

L’enfance est une période où l’activité physique est omniprésente : entre l’école, les activités sportives et les loisirs en plein air, les occasions de bouger ne manquent pas. Ces expériences sont essentielles pour grandir, mais elles s’accompagnent aussi de leur lot de petits bobos. Parmi eux, les traumatismes dentaires impressionnent particulièrement, car la bouche est un point sensible et le sang peut rendre la scène encore plus alarmante. Pourtant, il est important de savoir que la plupart de ces situations se gèrent très bien, à condition de connaître les bons réflexes. Ce qui compte, c’est la rapidité d’action et la justesse des gestes. Une prise en charge adaptée peut parfois sauver une dent, limiter les douleurs et éviter des complications. Dans ce guide, vous trouverez des repères simples pour savoir comment réagir immédiatement, qui contacter en priorité et quelles différences il faut faire entre dent de lait et dent définitive.

Étape 1. En cas de chute : les gestes immédiats

Rassurez votre enfant avant tout.

Votre calme est essentiel : un parent apaisé aide l’enfant à mieux gérer la douleur et la peur.

Vérifiez les signes visibles :

  • Y a-t-il du sang dans la bouche ?
  • L’enfant peut-il parler, avaler, mâcher normalement ?
  • La dent paraît-elle cassée, déplacée ou tombée ?
  • Le visage est-il gonflé ou douloureux ?

Même si la dent semble intacte, un choc peut avoir des conséquences invisibles. Un contrôle par un spécialiste reste toujours préférable.

Étape 2. Cassée, déplacée, tombée ? Identifier ce qui s’est passé

Les traumatismes dentaires les plus fréquents sont :

 

 

  • Dent cassée partiellement : un morceau s’est détaché (émail ou dentine visible).
  • Dent casée jusqu’à la racine : douleur intense, saignement, dent très abîmée.
  • Dent déplacée (luxée) : enfoncée, sortie de son axe ou rentrée dans la gencive.
  • Dent tombée (avulsion) : complètement sortie de la bouche.

En cas de saignement, de douleur ou de changement de couleur de la dent dans les heures qui suivent, faites examiner votre enfant sans tarder.

Étape 3. Dent de lait ou dent définitive ?

La prise en charge dépend directement du type de dent concernée.

Avant 6 ans, il s’agit le plus souvent d’une dent de lait, encore appelée dent temporaire.

Après 6 ans, les premières dents définitives apparaissent, en particulier les incisives centrales, souvent les plus exposées lors d’un choc.

Pourquoi cette distinction est-elle importante ?

Parce que les dents de lait servent de « guides » aux dents définitives en formation. Une mauvaise manipulation peut endommager le germe de la dent définitive qui pousse juste en dessous. À l’inverse, une dent définitive abîmée doit être protégée au maximum pour éviter des séquelles irréversibles.

Si c’est une dent de lait :

  • Ne remettez jamais la dent en place si elle est tombée : cela pourrait traumatiser la dent définitive en cours de développement.
  • Même en cas de cassure partielle, une consultation rapide chez un dentiste (idéalement pédodontiste) est essentielle.
  • Le professionnel évaluera la situation grâce à un examen clinique, parfois complété par une radiographie.

Selon les cas, il pourra :

  • Réparer la dent (par un petit pansement ou une résine esthétique),
  • Retirer la dent si elle est trop endommagée,
  • Ou simplement surveiller son évolution (la dent peut parfois se stabiliser d’elle-même).

Bon à savoir :

  • Une dent de lait manquante trop tôt peut perturber l’alignement des futures dents définitives. Le dentiste peut alors proposer un dispositif appelé mainteneur d’espace, pour éviter un décalage dans l’éruption des dents permanentes.
  • Un traumatisme ignoré peut entraîner une infection ou compliquer la mastication.

Si c’est une dent définitive :

  • Récupérez la dent ou le fragment immédiatement.
    • Manipulez-la uniquement par la couronne (la partie blanche visible) et jamais par la racine, très fragile.
  • Conservez-la correctement :
    • Dans du sérum physiologique (idéal en trousse de premiers secours),
    • Dans un verre de lait (qui protège les cellules de la racine),
    • Ou dans la bouche, sous la langue ou dans la joue, si l’enfant est assez grand et conscient ( risque d’ingestion chez les plus jeunes).
    • À éviter absolument : l’eau, le mouchoir sec ou le papier absorbant, qui abîment les tissus de la racine.
  • Sollicitez immédiatement un dentiste : l’efficacité du traitement dépend de la célérité d’intervention.
    • Dans l’idéal, la dent doit être replacée dans les 30 à 60 minutes suivant le traumatisme.
    • Passé ce délai, les chances diminuent, mais une tentative de sauvetage reste envisageable.

Le dentiste pourra alors :

  • Replanter et stabiliser la dent, grâce à une petite gouttière ou un dispositif de contention.
  • Mettre en place un suivi régulier, car une dent traumatisée peut parfois évoluer défavorablement (racine fragilisée, nécrose pulpaire, changement de couleur).

Bon à savoir :

  • Un examen précoce permet malgré tout de réduire les complications.
  • Les traumatismes dentaires sont l’une des principales causes de perte précoce de dents définitives chez l’enfant et l’adolescent : la réactivité des parents joue donc un rôle crucial.

En résumé :

  • Dent de lait = ne jamais réimplanter, mais consulter rapidement pour protéger la dent définitive en dessous.
  • Dent définitive = conserver correctement la dent et consulter en urgence, idéalement dans l’heure, pour maximiser les chances de la sauver.

Étape 4. En attendant la consultation

Une fois les premiers gestes effectués, il est important de protéger la bouche de votre enfant et de préparer la visite chez le dentiste. Voici ce que vous pouvez faire :

  • Rincez la bouche doucement avec de l’eau tiède : cela permet de nettoyer le sang ou les petits débris sans irriter davantage la zone. Évitez l’eau froide ou trop chaude qui pourrait accentuer la douleur.
  • Mettez l’enfant au repos : évitez toute activité qui pourrait relancer le saignement. Un enfant calme ressentira aussi moins la douleur.
  • Évitez toute mastication du côté concerné : privilégiez des aliments mous et froids (yaourt, compote, glace sans morceaux) si l’enfant doit manger avant la consultation. La fraîcheur aide aussi à apaiser la douleur et l’inflammation.
  • Conservez la dent ou le fragment dans un récipient propre avec du lait ou du sérum physiologique.
  • Notez l’heure de l’accident : une donnée précieuse pour le praticien.
  • Soyez attentif aux signes d’alerte : vertiges, maux de tête, perte de connaissance, saignement abondant.

Astuce utile pour les parents : avoir une petite trousse d’urgence dentaire à la maison (avec du sérum physiologique, un petit récipient hermétique et la notice de l’application ToothSOS) peut faire gagner de précieuses minutes en cas d’accident.

Qui appeler ?

  • Votre dentiste habituel : le premier à contacter, la plupart prévoient des créneaux d’urgence.
  • Le 15 (SAMU) : en cas de douleur aiguë, saignement important, traumatisme facial ou doute.
  • Le 116 117 : pour être orienté vers un dentiste de garde.
  • L’annuaire de l’Ordre des Chirurgiens-Dentistes : oncd.org pour trouver un praticien proche de chez vous.

Ce qu’il faut retenir (et transmettre à votre enfant)

  • Une dent cassée n’est pas une fatalité : une prise en charge rapide peut faire toute la différence
  • L’essentiel est de garder son calme, d’agir méthodiquement et de savoir qui contacter
  • En parler avec votre enfant (et les adultes qui le gardent) permet de mieux anticiper et réagir, sans paniquer.